Chapitre 46


Kardenang


En fin de matinée, la brume finit par se lever pour laisser place à un ciel sans un nuage. Le soleil faisait scintiller les arbres couverts de givre, transformant le monde en un univers de cristal. Xarax, qui jusqu'alors s'était contenté de voleter autour de Julien, se posant parfois sur son sac ou sur le dos de Yol, s'élança soudain dans l'azur avec un sifflement de triomphe pour se lancer dans une série de figures acrobatiques à couper le souffle. Le haptir était particulièrement bien doté pour la voltige. Il disposait d'une paire de grandes ailes membraneuses qui lui permettaient de planer sans effort et de parcourir en silence de grandes distances avec une dépense énergétique minimum, mais il pouvait aussi déployer deux courtes ailes chitineuses capables de battre à un rythme effréné en produisant un vrombissement caractéristique. La combinaison habile de ces attributs, jointe à l'utilisation experte de sa longue queue produisait un résultat époustouflant autant que mortellement dangereux lors d'un combat.

Après qu'il eut frôlé quatre ou cinq fois à grande vitesse le dos de Yol au point de brosser les poils de son échine, ce dernier, aboyant sans plus se soucier de préserver sa dignité, entra à son tour dans le jeu et se joignit à lui pour bousculer Julien et entamer une sorte de jeu du chat qui s'acheva en une mêlée finale qui les laissa haletants et heureux, débarrassés de la tension que la fréquentation du Neh kyong leur avait imposée sans qu'ils s'en rendent compte. Assis en tailleur, Julien grattait machinalement la tête du bouvier qui bavait doucement sur son pantalon lorsque la pierre de son beau collier argenté émit un couinement bizarre :

“wouiyen !

“Yol ! Ça marche !

“U...Yen !

“Prends ton temps. Tu vas y arriver.

“Ju... Li... Yen.

La voix était bizarre, artificielle, mais c'était déjà un miracle.

“Ju-li-en.

“Tu vois, c'est de mieux en mieux. Mais, tu pourrais peut-être essayer de dire autre chose.

“Oui. Ce n'est... pas... trop diff... difficile. Il su... Il suffit de ne pas... penser autre chose que les mots.

Le chien s'était levé et agitait furieusement la queue.

“Julien, ce Neh kyong. C'est vraiment... quelqu'un de bien.

“Je ne sais pas si je dirais ça comme ça, mais je comprends. Tu ne peux pas savoir comme je suis content de pouvoir bavarder avec toi. On vit ensemble depuis des années, tout-de-même.

“Oui. Tu as toujours été gentil avec moi. Même quand tu croyais que j'étais un chien ordinaire.

“Tu n'as jamais été un chien ordinaire. Pour moi, tu étais plutôt un frère. D'ailleurs, c'est toujours pareil. J'ai du mal à te voir autrement. Et je veux que tu saches : je me moque que tu te conduises de temps en temps comme un chien. Je serais triste si tu ne jouais plus, si tu ne faisais pas le fou comme tout-à-l'heure. Tu peux même me lécher la figure ! Mais maintenant, il faut qu'on se remette en route. Tu veux une barre de ration ? J'en ai tout un stock, on ne risque pas de mourir de faim avant d'arriver.

Xarax, qui jusqu'alors était resté lové sur le sol grimpa prestement jusqu'à l'épaule de Julien.

N'oublie pas ta chevelure. Il faut absolument la couper avant d'approcher un endroit habité. Il y a un petit ruisseau, tout près.

Il était inutile de tergiverser plus longtemps. Il se rendit au ruisseau, mouilla ses cheveux avec une eau proche du point de congélation et entreprit de sacrifier sa crinière. Heureusement, le poutri, le peigne-rasoir, était un instrument fort pratique et, si l'opération était un crève-cœur, elle avait au moins le mérite d'être indolore et facile à réaliser. Moins d'un quart d'heure plus tard, Julien put passer sa main sur un velours d'une étonnante douceur qui le ramena d'un coup au temps béni où il caressait ainsi la tête d'Ambar. Il fut pris soudain d'une terrible nostalgie. Quand donc pourrait-il de nouveau le tenir contre lui ?

Ils virent la mer bien avant d'atteindre les abords du petit port depuis le haut des collines abruptes qui formaient comme une sorte de vaste cirque ouvert à l'ouest, enserrant une jolie baie bien abritée. Seuls quelques rares bateaux étaient en vue, tirant des bords dans la forte brise de sud-est qui blanchissait la crête des vagues, pour se mettre à l'abri de ce qui s'annonçait comme un fort coup de vent. Julien proposa de s'installer pour la nuit, repoussant l'instant de la séparation jusqu'au matin, mais ses compagnons étaient d'un autre avis. Ils allaient profiter de la nuit pour traverser la zone habitée et commenceraient leur progression vers le nord en suivant la côte inhospitalière de l'île. Xarax assura Julien qu'il n'aurait aucune difficulté à le retrouver et qu'il n'avait besoin que d'une fenêtre entrouverte pour pouvoir le rejoindre. Dix minutes plus tard Julien, seul pour la première fois sur un monde inconnu, descendait la longue suite de lacets de l'ancienne route et parvenait aux premières maisons.

Il marcha sans encombre jusqu'au port lui-même dont le bassin se remplissait doucement avec la marée. Son premier souci étant de trouver où dormir, il entra dans l'une des cinq ou six auberges qui semblaient se partager la clientèle locale. L'ardoise, à la porte, lui avait appris qu'il restait des clos à louer ainsi que le tarif en vigueur. Il s'était entraîné, avec l'aide de Xarax, à utiliser la monnaie qu'il avait reçue le matin et il était raisonnablement certain de pouvoir jongler sans trop de difficulté entre sangs, taleks, diraks, ngul tchoungs, ngul tchens, ser tchoungs et ser tchenns. Lorsqu'il entra, il fut salué par une femme d'une trentaine d'années dont de sourire lui réchauffa le cœur. Visiblement, malgré la perte de son plus bel ornement, son visage avenant inspirait toujours la bienveillance.

Bien le bonsoir, Jeune Maître. Vous n'êtes pas d'ici, à ce que je vois, mais j'espère que vous vous plairez chez nous.

Deux marins qui buvaient à une table proche lui jetèrent un regard curieux, mais dépourvu d'hostilité. Julien s'éclaircit la gorge, se rappela brièvement le cours accéléré de politesse de Xarax, et se lança dans une réponse :

“Bien le bonsoir, Honorable Maîtresse, je ne doute pas de me trouver fort bien chez vous. Je cherche un passage pour Ksantir et, en attendant, je serais heureux de louer un clos.

“Je crois que l'Étoile de Kenndril part après-demain.

“Ça m'étonnerait beaucoup, intervient l'un des marins, avec le sudet comme ça, ça ne va sûrement pas se calmer avant au moins trois jours. Pas vrai, Gradik ?

“Oh ça, sûrement pas ! T'as raison. Peut-être même bien qu'on en a pour une bonne dizaine de jours. Si tant est que ça s'arrête avant les grandes tempêtes.

Comme Julien laissait paraître son désarroi, l'hôtesse le rassura :

“N'écoutez pas ces bons à rien, Jeune Maître, ils vous font courir. Vous devriez avoir honte, vous deux, de tourmenter un si gentil jeune homme !

“Jeune homme ! Jeune homme ! Comme vous y allez Maîtresse Nardik ! Il n'a pas encore de poil au menton et je suis prêt à parier qu'il n'en a pas non plus au...

“Ça suffit Tenntchouk ! Laissez mon hôte en paix, voulez-vous.

Julien l'apaisa d'un geste et se fendit de son sourire le plus charmeur :

“Ça ne fait rien, Honorable Maîtresse. Je crois que c'est la soif qui les fait délirer. Offrez-leur donc une chope sur mon compte. Qu'ils se désaltèrent pendant que vous me montrez mon clos.

“Voilà qui est parlé, gamin ! Ton père t'a bien élevé. On boira à ta bonne santé !

Les chambres étaient propres, mais dépourvues de salle de bain. L'hôtesse lui apprit qu'un établissement de bains publics, au bout du quai, ouvrait jusque tard dans la soirée et Julien décida de s'y rendre avant de souper.


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Kardenang n'était qu'un petit port de pêche et de cabotage, mais ses quais s'animaient un peu le soir et des établissements moins respectables que celui de Maîtresse Nardik offraient les distractions traditionnelles des marins de tous les mondes. Aucune des créatures femelles plus ou moins fraîches qu'il croisa ne lui fit de propositions scandaleuses, mais il eut par contre son lot de regards appuyés et d'invitations chuchotées de la part de robustes matelots en quête de chair fraîche. Les bains publics, modestes, mais d'une propreté méticuleuse, étaient tenus par un bonhomme grisonnant, rondelet et d'une jovialité un peu obséquieuse qui lui facilita beaucoup l'usage de ces lieux qu'ils ne connaissait pas. Certes, ses attentions manquaient un peu de discrétion et auraient plongé le Julien de Paris dans la plus grande confusion, mais là, il se prit au contraire à sourire lorsque le personnage, après l'avoir aidé à se défaire de son caban, revint prendre le reste de ses vêtements “''Oui, vos sous-vêtements aussi, Jeune Maître, merci.'' “sous prétexte de les échanger contre un confortable peignoir de bain qu'il jugea nécessaire de l'aider à enfiler. On ne lui proposa pas de lui frotter le dos sous la douche, mais on apparut comme par enchantement à l'instant même où il émergeait du bain pour lui suggérer un massage qui détendrait merveilleusement ses membres fatigués. Il déclina poliment, mais n'eut pas le cœur de refuser au malheureux le privilège de l'envelopper dans une serviette chaude et de le sécher avec délicatesse. Il accepta même de s'attarder un moment pour boire à petites gorgées une tasse d'une boisson chaude et sucrée absolument délicieuse. Et, lorsqu'il s'enquit du prix de la prestation, il eut la surprise de s'entendre répondre :

“Vous avez fait le bonheur d'un pauvre homme, Jeune Maître. De l'argent détruirait le souvenir de cet instant.

Touché plus qu'il ne l'aurait cru possible par cet aveu pathétique, Julien s'approcha et posa un baiser sur sa joue.

“Maître des Bains, vous êtes un poète. Vous devez accepter ce modeste salaire.

Il s'en fut alors, content de lui, avec l'impression, pour une fois, d'avoir eu la présence d'esprit de faire ce qui convenait.


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Le repas, simple et copieux, était fort bon et composé presque exclusivement de produits de la mer. La salle s'était remplie et il y régnait un aimable brouhaha. Un jeune garçon et une petite fille qui tous deux ressemblaient de façon presque comique à la patronne s'affairaient entre les tables et riaient de bon cœur aux plaisanteries des clients qu'ils traitaient d'ailleurs comme des membres de leur famille. Ils étaient venus à tour de rôle à sa table et ne s'étaient pas gênés pour lui poser toute sorte de questions d'une innocente indiscrétion. Finalement, comme il terminait son dessert et se préparait à se rendre dans son clos, le gamin, qui n'avait certainement pas encore dix ans, lui saisit la manche avec ce geste universel des enfants qui quémandent une faveur :

“Maître, vous voulez bien que je vous tienne compagnie cette nuit ? Maman m'a dit que je pouvais vous demander.

C'était là un point que Xarax avait négligé dans son cours accéléré de civilisation dvârienne. Certes, Niil l'avait assuré que ''La Précieuse Guirlande des Délices des Garçons'' était un livre possédé par tous les garçons du R'hinz depuis l'âge le plus tendre, et ses illustrations pouvaient même s'adresser à de complets analphabètes... Et Ambar, avec ses onze printemps, n'était malgré tout guère plus vieux que le fils de l'aubergiste. Quand même...

“Alors, vous voulez bien ? Maman, elle dit que passer un moment avec un Jeune Maître comme vous, ça peut me faire que du bien. Elle vous aime bien, Maman, elle dit que beau comme vous êtes, vous pourriez vous marier avec une Noble Fille.

Julien frissonna. Il ne se voyait vraiment pas épouser Izkya ! Bon, il ne pouvait décemment pas décevoir une femme qui le tenait en si haute estime qu'elle espérait qu'un peu de sa noblesse déteindrait sur son rejeton. Encore heureux qu'il ne soit pas question de relations avec les filles avant un âge beaucoup plus avancé ! Avec l'impression diffuse de se sentir coupable d'il ne savait trop quoi, il finit par consentir.

“D'accord, tu peux dormir avec moi.

“Merci, Maître. Je vous rejoins dans pas longtemps !

“Prends ton temps, je n'ai pas l'intention de m'enfuir. Et... tu pourrais peut-être me dire avec qui je vais passer la nuit.

“Ben... Avec moi !

“Je veux dire, comment est-ce qu'on t'appelle ?

“Dillik, Maître.

“Va Dillik, je monte me coucher.

Il n'était pas au lit depuis dix minutes que Dillik entra dans son clos. Il portait un laï bistre et sentait bon le savon et les fleurs. Julien avait eu le temps de réfléchir. Il avait décidé qu'il n'avait pas le droit de gâcher ce qui était manifestement une fête pour le petit garçon. Il tendit les bras et Dillik, bondissant sur le lit, s'y précipita sans hésiter.

“Il fait froid chez vous, Maître. Pourquoi vous gardez la fenêtre entrouverte ?

“J'aime avoir de l'air. Mais viens sous la couette, il fait bon. Et appelle-moi Anhel.

L'enfant se dépouilla de son laï, se glissa sous la couverture et se blottit contre Julien. Ce dernier n'avait conservé que son caleçon dont Dillik s'affaira aussitôt à dénouer le cordon. Malgré les quelques réserves qu'avait pu inspirer à Julien la situation un moment plus tôt, son sexe, lui, ne connaissait pas de tels scrupules et réagit instantanément.

“Oh ! Il est plus gros que celui de Yarrek ! Yarrek, c'est mon cousin. Lui non plus il a pas encore de poils. Il vient de temps en temps, quand son père vient pêcher par ici. Il a douze cycles. Et toi, tu as quel âge ? Moi, j'ai bientôt neuf cycles huit.

À genoux sous la couverture le gamin, dans le peu de lumière qui filtrait, examinait avec ravissement l'équipement de Julien qu'il manipulait avec délicatesse pour bien en voir tous les aspects. C'était un véritable moulin à paroles. Julien tendit la main et lui caressa le dos. Aussitôt, il se cambra comme un petit chat et se tut pendant au moins trente secondes.

“Tu passes souvent la nuit avec les clients ?

“Oh non ! Y en a qui demandent, mais Maman dit toujours non. Elle veut pas que j'aille avec des vieux, comme Yangden, aux Deux Lanternes. Papa non plus, y veut pas. Papa, il est premier pilote sur le Mar Tso. C'est un trankenn. Un vraiment gros. Pas comme le trankenn du Premier Sire, bien sûr. Un trankenn de commerce..

“Ils ont bien raison, tes parents. Je suis sûr que c'est mieux de ne pas faire comme Yangden.

“Mais j'ai des copains ! De temps en temps, Maman les invite et ils dorment ici. Elle dit que c'est pas bien, pour un garçon, de jamais s'amuser. Et puis, il y a mon cousin Yarrek. La sienne, elle est presque aussi grosse que la tienne, mais ses couilles, elles sont plus petites. Elles sont presque pas plus grosses que les miennes. Tiens, touche.

Julien toucha, sous le petit pénis tout raide, les deux haricots minuscules.

“Oh ! Mais ils sont déjà bien gros, pour un si petit garçon !

“Tu crois ?

“J'en suis sûr. Et ton sang neh est vraiment très joli. Approche-le encore un peu, que je le voie mieux.

C'était un sang neh tout-à-fait ordinaire, c'est à dire une petite chose charmante, agréable à caresser, terminée par le bec de théière fripé du prépuce, en aucune manière impressionnant par sa taille ou son diamètre, mais Julien se dit qu'un compliment ne pouvait pas nuire :

“Oh dis donc ! Tu es sûr que n'as que neuf cycles huit ?

“Ben oui.

“Ça promet ! Si je repasse par ici dans un an, je vais avoir l'air ridicule !

Le gamin rit de bon cœur et, pour toute réponse, saisit la main de Julien et la referma d'autorité sur la merveille en question. L'invite était on ne peut plus claire. Julien l'installa contre son ventre, selon l'excellente méthode enseignée par Ambar et entreprit de satisfaire de son mieux une demande si joliment présentée.

En fait, l’événement fut si violent, si pleinement satisfaisant, que l'enfant s'endormit comme une masse alors qu'ils n'avaient pas encore commencé à se séparer, tout heureux qu'il était d'être là, blotti contre un Julien qui, malgré une certaine insatisfaction, voire une légère frustration et une envie grandissante de s'adonner à une furieuse masturbation, décida de laisser un moment les choses en l'état. Après tout, même après avoir perdu toute rigidité, la petite fontaine de Dillik demeurait étrangement réconfortante au creux de sa main...

Le sommeil le surprit lui aussi et ce n'est qu'au milieu de la nuit qu'une envie d'uriner le ramena à la conscience de la situation. Le petit dormait, roulé en boule à son côté. La lumière de chevet brillait toujours et, sur le second oreiller, Xarax l'observait de ses grands yeux rouges. Julien tendit la main et la posa sur le haptir.

Xarax ! Depuis combien de temps est-ce que tu es là ? Tu aurais dû me réveiller.

Tu avais l'air heureux et Xarax n'est pas pressé. Le petit garçon est vraiment joli, pour un humain.

Euh... Tu sais, c'est lui qui a insisté pour venir dormir avec moi. C'est le fils de la patronne.

Tu as bien fait d'accepter. C'est bon pour toi et tu lui aurais certainement fait de la peine en refusant. Sans compter que la chose aurait pu paraître suspecte.

C'est ce que je me suis dit.

Xarax n'a jamais douté de ton sens du devoir.

Xarax ! Tu fais de l'esprit !

Ce n'est pas parce que des gens obtus ne s'en rendent pas compte que Xarax est incapable d'humour.

Comment va Yol ? Ça n'est pas trop dur, pour lui ? Il n'a pas l'habitude.

Yol va bien. Il est fatigué, il a les pattes en sang, mais il est heureux d'être ici. Il est encore plus heureux d'avoir retrouvé la parole. Par contre, tu lui manques déjà beaucoup.

Prends bien soin de lui. Et dis-lui que lui aussi, il me manque.

Je lui dirai. J'espère qu'il ne va pas essayer de me lécher le visage. À propos, je pense que tu pourras partir Sa Tengdü. Pas le jour qui va se lever, mais celui d'après. Le gros bateau qui est au Quai nord, l'Étoile de Kenndril, partira pour Ksantir. Ça nous permettra d'aller un peu moins vite. Je suis sûr que Yol appréciera, malgré son désir de se faire de nouveau gratter derrière les oreilles. Il prétend que je ne sais pas m'y prendre. Évidemment, je n'ai pas d'oreilles, moi, pour qu'on me les gratte.

Vilain jaloux ! Tu n'as pas honte ?

Je ne suis pas jaloux : je sais que c'est moi que tu préfères.

Tu veux que je te gratte le ventre ?

Une autre fois peut-être. Je dois partir maintenant. Porte-toi bien. Je reviendrai te voir la nuit prochaine.


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