Date: Sun, 12 Jan 2014 13:13:12 +0000 (GMT) From: Adelard Dore Subject: Bangkok Blues 1 Bangkok Blues 1 Bang Lampoo La pluie tombait en trombe sur Bangkok. La cité des anges (Khrungthep) avait les ailes toutes mouillées. C'était un orage de mousson de fin d'après-midi, une vraie douche avec les robinets grandement ouverts. J'avais promis à un ami de venir le prendre vers 16 heures, dans sa petite auberge de Bang Lampoo, pour le mener dîner à Patpong et lui faire découvrir les plaisirs «hot» de la capitale thaïlandaise. J'étais descendu du bateau-autobus au quai Phra Athit et je marchais dans les ruelles encombrées vers la jolie maison ancienne transformée en auberge de la Soï Vientaï. Mon parapluie suffisait à peine et mes pieds pataugeaient dans l'eau. Par bonheur, je portais des sandales et la chaleur étouffante de Bangkok me procurait une sensation plutôt agréable quand l'eau tiède passait entre mes orteils. Mais quand je suis arrivé à son auberge, la pluie avait perdu de son intensité; caprice d'orage et surprise de mousson! David m'attendait sur la large véranda confortablement enfoncé dans un fauteuil d'osier. Il sourit de me voir venir, ayant presque désespéré de ma présence par un temps pareil. Qu'il était beau! Et son sourire! Inimitable. C'était un grand gaillard de six pieds et trois pouces, cheveux bruns formant de larges boucles, mais bien ramassées et bien ordonnés. Il avait de grands yeux bruns également avec de larges sourcils. Un nez droit, mince et long. Des lèvres régulières mais qui s'ouvraient largement pour faire place à un sourire à faire pâlir les anges. Des dents parfaitement blanches et régulières emplissaient sa bouche qui devenait ultra sensuelle dès qu'il l'ouvrait soit pour sourire, soit simplement pour parler. Je l'avais rencontré trois jours plus tôt à l'aéroport de Séoul en Corée. On attendait tous les deux le vol pour Bangkok et je m'étais aperçu que son bagage à mains portait une étiquette à l'effigie du drapeau canadien. Je lui avais donc adressé la parole en guise de reconnaissance d'un concitoyen mais j'avais aussi été attiré par sa grande beauté. Il se montra charmant. On causa de ce que l'on venait faire en Asie et j'appris qu'il devait entreprendre à l'automne une dernière année d'études en sciences commerciales à l'université de Windsor en Ontario. Il prenait un été de vacances avant le dernier sprint et partait, comme ça, sans trop de préparations, vers des destinations inconnues, histoire de vraiment changer de monde. Il était cependant inquiet de son arrivée à Bangkok, large mégalopole, à une heure très avancée de la nuit. L'atterrissage était prévu pour 1h30. Il ne connaissait pas la ville, ne savait pas où aller et, comme cela devait être évident, il ne parlait pas un mot de Thaï. Pour ma part, je n'en étais pas à mon premier voyage. J'avais résidé presque toute une année en Thaïlande, trois ans auparavant, et j'y étais retourné depuis à chaque été. Je connaissais bien Bangkok et j'avais déjà suivi une année de cours privés de Thaïlandais. Il était tombé sur le candidat idéal pour venir à son secours. Comme j'avais déjà réservé une chambre d'hôtel qui devait avoir deux lits, je lui ai offert de la partager gratuitement au moins pour une première nuit quitte à l'accompagner le lendemain pour trouver une chambre dans un endroit qui conviendrait mieux à son petit budget d'étudiant. Il accepta avec plaisir et soulagement. Il m'avoua, juste avant l'embarquement, qu'il allait pouvoir dormir un peu durant le vol, libéré de l'anxiété que représentait son arrivée dans la Cité des anges. Comme nous n'avions pas pris nos réservations de place en même temps, nos sièges se trouvaient assez éloignés l'un de l'autre. On s'était donné rendez-vous juste à la sortie de l'avion. Quand il me rejoignit au débarquement, il soupira profondément. Il avait peut-être craint que je ne change d'idée et que je ne l'abandonne à son sort. Il ne me connaissait pas. D'abord, je n'aurais jamais abandonné quelqu'un à qui j'avais promis quelque chose et, ensuite, jamais je n'aurais pu songer le faire tant il me plaisait. Mais ça, il ne le savait peut-être pas encore. Il est venu effectivement dormir à mon hôtel et le lendemain, tel que promis, je l'ai accompagné à Bang Lampoo où il trouva une chambre modeste mais jolie, propre et relativement confortable pour le prix. Chaque jour, je suis allé le chercher pour lui faire visiter un coin de la ville. Il était ravi. Mais, à chaque soir, je retournais près de Patpong pour y draguer des garçons et il demeurait à son auberge pour causer peut-être avec des clients du monde entier. Mais, ce jour là, il m'avait téléphoné assez tôt pour me dire qu'il avait bien des courses à faire pour un tas de paperasses et qu'il souhaitait plutôt qu'on se voit en soirée. Aussi, me précisa-t-il, il avait envie de découvrir le «Bangkok by night». C'est donc investi d'une nouvelle responsabilité de guide, mais cette fois-ci dans un domaine moins culturel que sexuel, que j'allais exercer mes talents de cicérone. Je n'avais pas voulu qu'il me rejoignît à mon hôtel parce que la complexité de la ville et des transports en commun à cette époque_ c'était avant le Sky Train_ me faisait craindre qu'il n'arrivât jamais. Il paraissait d'ailleurs rassuré que je vienne le prendre?..humm! du moins au sens propre du terme. Quand il me reconnut, il me sourit. Il se leva et vint me rejoindre dans la rue. Il me demanda si je ne voulais pas quelque chose à boire avant que l'on quitte ou si je préférais qu'on parte tout de suite. Voyant le ciel complètement noir formé d'énormes nuages lourds et violets, j'ai décidé de repartir tout de suite de crainte que la mousson ne gâtât notre soirée. On se dirigea donc tout de suite vers Tha Phra Athit. Nous n'avions pas fait dix minutes dans l'express boat que le vent se leva et un déluge s'abattit sur le bateau. Les contrôleurs tentèrent de descendre les plastiques protecteurs, mais le vent utilisait les plastiques comme voile et le bateau se dirigeait droit sur les rives qu'il aurait percutées à toute allure. Les préposés relevèrent donc les protecteurs plastiques, le bateau se mit en panne et on reçut de tous côtés d'énormes quantités d'eau. Quand l'orage cessa, il était temps. Le bateau dont le fond était désormais plein d'eau était au bord de couler. Il atteignit donc difficilement le quai de l'Oriental où nous devions descendre. Il nous restait encore environ deux kilomètres à marcher. Hélas! Il y avait déjà environ quatre pouces d'eau dans les rues et nous étions si détrempés qu'il était dangereux de prendre un bus. La climatisation nous aurait fait prendre un coup de mort. On dut se résigner à marcher complètement détrempés. Même nos sous-vêtements étaient détrempés. Nos pieds traînaient dans l'eau jusqu'aux chevilles. On avait dû d'ailleurs retiré nos chaussures, se retrouvant ainsi un peu en harmonie avec la «nature». Quand, au hasard de l'encombrement des rues, il m'arrivait de me retrouver derrière lui, le spectacle de son cul était éblouissant. Ses belles et fortes fesses moulaient merveilleusement son pantalon de coton comme le péplum des beautés grecques de la procession des Panathénées sur la frise du Parthénon ou comme la draperie mouillée de la Victoire de Samothrace au Louvre. Le coton mouillé lui sculptait le cul d'une manière incroyable. Et, quand le hasard m'amenait à le dépasser, je me retournais souvent pour vérifier s'il suivait toujours mais aussi pour m'emplir la vue de la bosse humide que sa queue moulait magnifiquement sous le coton. Je n'avais qu'une hâte : arriver à l'hôtel le plus vite possible car, alors, il faudrait bien se déshabiller complètement pour se faire sécher et il ne pourrait rien porter de mes vêtements sûrement trop petits pour lui. Le garçon d'étage qui s'appelait Tan et qui avait déjà pris l'habitude de venir à la chambre quand il me voyait rentrer seul pour me proposer un «massage», nous regarda rentrer avec étonnement, mais aussi avec une certaine envie. Il semblait émerveiller par la beauté de David, grand gaillard brun au look américain. Il ne résista pas à la tentation et vint frapper à la porte au moment où l'on venait à peine de retirer nos vêtements mouillés et d'ajuster une serviette autour de notre taille. J'allais justement l'appeler pour lui demander de trouver un moyen de faire sécher rapidement nos vêtements. Timidement, il offrit un «massage» à David, me demandant si j'y voyais une objection. Bien sûr que je n'y voyais aucune objection. David, lui, ne comprenait pas ce qui se passait. Quand je lui ai dit ce que Tan lui offrait, il se rebiffa. «Écoute, lui dis-je, je sais que tu es hétéro, mais ce joli garçon ne te demande rien d'autre que de caresser ton beau corps et de te faire plaisir. C'est ainsi qu'il prendra le sien.» J'offris à David de passer quelques moments dans la salle de bain pour lui permettre de se sentir plus à l'aise. Il finit alors par accepter la proposition de Tan. Assis au bord de la baignoire, je me masturbais lentement, terriblement excité par l'image de Tan glissant ses mains habiles sur le corps de David. Au bout d'un quart d'heure, n'en pouvant plus, je suis sorti lentement de ma retraite. David se redressa subitement. J'eus juste le temps de le voir ramener la serviette sur ses belles fesses. Tan, qui était super bandé sous le slip qu'il avait conservé, se retira avec un large sourire de contentement. Quand David se releva du lit, une formidable tente se dressait sur le devant de sa serviette. Que j'aurais donc voulu pouvoir y plonger la main. Mais, je me disais qu'il ne faillait pas précipiter les choses; sinon je risquais de tout perdre. Tan se retira emportant les vêtements humides au pressing de l'hôtel. Je restai seul avec David qui reprenait mal ses aises. «Tan n'est pas un très bon masseur, mais il a des mains délicates et sait parfaitement les poser où cela est bon de les sentir» lui dis-je en souriant, comme pour briser la glace. «Welllll!» répondit-il en faisant une moue. Il parlait très peu le Français. On utilisait surtout l'Anglais entre nous. «Peut-être suis-je sorti trop tôt de la salle de bain? ai-je dit. Il n'a pas eu le temps de faire toute sa «pratique». «Nnnnooo!» dit-il d'un ton traînard. Après un assez long silence, il finit par dire que cela avait été bon mais qu'il ne comprenait pas comment il avait bien pu se laisser entraîner à se faire masser par un garçon. L'usage évidemment excessif du verbe «entraîner» en disait long sur sa culpabilité et sur son autodéfense. Ce devait être la nouveauté et l'étrange atmosphère qui régnait dans cette ville, finit-il par conclure. « Peut-être, ajoutai-je, mais je ne crois pas que personne ne t'aie forcé à quoi que ce soit. Tu sais, David, s'il y a quelque chose que l'Asie peut nous apprendre, c'est de laisser tomber nos tabous occidentaux. Pourquoi y aurait-il du mal à se faire plaisir? Ici, il n'y a pas toutes ces catégories comme chez nous, hétéro, homo, bi, etcetera, il y a le désir et le plaisir et l'orientation sexuelle n'importe pas beaucoup. La plupart des Thaïs se sentent attirés par l'un ou l'autre sexe selon les circonstances. Très peu se diront homos, mais presque tous ont eu des expériences avec une personne de leur propre sexe, ne serait-ce que pour vérifier le fonctionnement du leur. Tu n'es pas moins hétéro à mes yeux parce que tu t'es laissé masser par un jeune Thaï (j'ai failli dire 'caresser'). Tu es séduisant et Tan a voulu te manifester son appréciation. Peut-être que si je n'avais pas été dans la salle de bain, les choses auraient été poussées plus loin? Et alors? Tu aurais joui avec ce garçon et demain aurait été une journée encore plus belle?ce n'est rien de plus.» Il me regarda, sourit et ajouta : « Tu me fais du bien! Je ne sais pas trop où ni comment, mais tu me fais du bien!» Et nous nous sommes mis à rire. La glace semblait brisée. Tan revint une heure plus tard avec nos vêtements secs et tout à fait bien repassés. Il me glissa à l'oreille : « Puen khun lââ mack mack! (Ton ami est très beau)» J'ai traduit pour David qui accueillit le compliment avec un large sourire. L'Asie et mes commentaires commençaient à faire leur effet. Secs et reposés, nous prîmes le chemin de Patpong. Je l'amenai d'abord dans un bar à filles; ne m'avait-il pas dit qu'il était hétéro? Dès l'entrée, en haut d'un escalier miteux et sale, quand il se vit regarder, pour ne pas dire scruter, par des dizaines de jolies petites Thaïlandaises, il devint rouge et tendu. Sans doute était-il aussi tendu dans son froc? Je l'avais bien averti de ne pas trop flirter avec les filles s'il ne voulait pas dépenser une fortune. Aussi, lui avais-je bien expliqué qu'il était préférable qu'il en choisisse une assez rapidement pour éviter qu'elles lui tournent toutes autour quémandant des consommations et lui offrant des danses. Il adopta une mignonne poupée qui me rendit jaloux. Quant à moi, ayant annoncé à la patronne que j'aimais les garçons et ayant refusé qu'elle allât m'en chercher un, l'assurant que je pouvais faire ce 'travail' moi-même, on me laissa tranquille. Je fus assez surpris quand, une heure plus tard, David me dit : « On va ailleurs?» Je croyais bien l'avoir perdu pour la nuit. Dehors, je lui offris d'aller dans un bar à garçons en guise de curiosité pour lui, m'empressai-je d'ajouter. À mon très grand étonnement, il accepta en souriant d'une sorte de sourire qui semblait dire : « Je te vois venir avec tes propositions?..malhonnêtes» Mais gaiment, il me suivit. Cependant, je l'amenai d'abord casser la croute dans un resto amusant près de chez Robinson, avenue Silom. On parla de tout et de rien, puis, le bref repas complété, il sourit encore quand je lui annonçai qu'on partait à la chasse aux garçons. «Hé! Hé!, ajouta-t-il le sourire large et généreux. Je m'enfonçai dans une soï (ruelle), puis dans une autre, puis dans une autre encore_ il m'avoua être complètement perdu_ et nous arrivâmes dans une ruelle sombre en cul-de-sac. Devant une porte qui semblait être davantage celle d'un entrepôt que d'un bar, il y avait un jeune homme assis qui regardait dans le vide. Au-dessus de lui, un gros A lumineux apportait un peu de lumière et de vie à cette impasse qui n'en restait pas moins très lugubre. Le garçon me demanda si je connaissais bien l'endroit. À ma réponse positive, il déverrouilla la porte et nous laissa entrer. Un vestibule plus sombre encore que la rue, entouré de tentures de velours bleu foncé, nous accueillit et un garçon, une sorte de garçon de café, vint à notre rencontre pour nous redemander si on savait bien de quel genre d'endroit il s'agissait. Mais il posa sa question pour la forme, peut-être à cause de David, car il m'avait reconnu et me souhaita la bienvenue. Déjà, dans le vestibule, on entendait une musique forte accompagnée de paroles thaïlandaises chantées par un ch?ur de garçons. Quand les tentures furent déplacées pour nous laisser entrer, je vis David se braquer. Sur la scène, devant nous, une trentaine de garçons, entre 16 et 24 ans, tous mignons et sexés, se tenaient par la taille ou le cou et chantaient ensembles. Ils étaient tous nus et quelques uns en érection. Je demandai au maître d'hôtel de nous conduire sur le canapé face à la scène. En général, et c'était vrai aussi ce soir là, c'était la place la moins convoitée des habitués parce qu'on s'exposait à être rejoint par les boys et à faire ainsi partie du spectacle. Derrière le canapé, il y avait des fauteuils séparés par de petites tables. L'atmosphère générale rappelait une sorte de salon d'aéroport ou de café-cabaret. On commanda à boire et la musique s'arrêta. La scène se vida. On annonça ensuite le numéro spécial d'un Thaïlandais musclé. La musique reprit, plus langoureuse. On apporta au milieu de la scène un très large fauteuil de cuir blanc dans un éclairage bleu nuit. Le garçon, qui ne portait qu'un string, commença une danse sensuelle qui le fit bander. Sa belle queue sortait de son string et à l'occasion, il la caressait. Il se retourna pour nous montrer son cul et le caresser avec un doigt. Plus il prit une bouteille d'huile et s'enduit complètement le corps. Il se caressait à l'huile. Je regardais David du coin de l'?il dont le regard fixe me disait qu'il trouvait la scène sans aucun doute excitante mais peut-être aussi troublante. Le garçon alla finalement s'assoir sur le fauteuil en déposant ses jambes sur les bras de ce dernier afin de bien nous faire voir son cul et commença une lente et «majestueuse» masturbation nous regardant fixement dans les yeux, David et moi. David était rouge écarlate. Je ne savais pas si c'était de honte, de gêne ou de désir????? Mais je n'avais rien à perdre. On s'était bien dit qu'il s'agissait d'une expérience, que je voulais lui faire découvrir?une sorte de mystère Bangkok. Et puis, on avait bien convenu qu'on partait s'il se sentait trop mal à l'aise. Quand le garçon éjacula, quelques gouttes de foutre atterrirent sur la table devant nous, juste devant nos verres. David trouva une contenance en riant. Mais je le sentais troublé. Le numéro suivant, c'était deux garçons, d'environ 17 ou 18 ans, qui se suçaient et l'un des deux encula l'autre. C'était très excitant! On était si proche d'eux qu'on se serait cru dans leur chambre. Je sentais David extrêmement gêné mais je commençais de me persuader qu'il n'en prenait pas moins son pied puisqu'il ne parlait pas de partir. Puis, il y eut encore des ch?urs et des danses et une autre scène de masturbation. Finalement, on annonça deux jeunes hommes particulièrement affamés de sexe. Je suis certain que l'un d'eux ne devait pas avoir plus de 17 ans. L'autre avait sans doute 20 ans. Ils étaient merveilleusement beaux tous les deux. L'un était un jeune éphèbe qui avait presque l'air d'une fille; l'autre un petit mâle sexé et fier. Les garçons arrivèrent sur la scène en slip. Ils se caressèrent mutuellement durant cinq minutes environ pour se faire bien bander. Chacun enleva le slip de l'autre avec ses dents. Quand ils furent nus, ils descendirent de la scène et vinrent s'assoir sur nos genoux, le plus jeune sur David, le plus vieux sur moi. David était impavide. Immobile et figé, il n'arrivait pas à se défaire de l'étreinte du garçon sans faire un éclat et sans le vexer terriblement car le jeune garçon semblait l'avoir choisi depuis longtemps. David était très grand, très mâle, le type même de l'homme jeune américain susceptible de nourrir les fantasmes d'un adolescent asiatique, petit, délicat et glabre. Le garçon embrassait David dans le cou, lui mordait les oreilles, passait ses lèvres sur les siennes. J'aurais donné ma chemise pour être à la place du jeune Thaï. Le mien aussi était très entreprenant, mais mes regards allaient constamment vérifier ce qui se passait à côté de moi. Parfois, furtivement, David me regardait du coin de l'?il semblant me dire : «Mais fais quelque chose, tu vois bien que je suis mal pris! » C'était à lui de décider; c'était notre convention après tout, non? Après environ cinq autres minutes, ou un peu plus, de ces caresses, les garçons ouvrirent nos braguettes et sortirent nos queues toutes bandées, tant celle de David que la mienne. C'était évidemment la première fois que je voyais la bite de David. Superbe! Un beau grand machin proportionnel à sa grandeur et assez large surtout vers le gland. Il n'était pas circoncis et le prépuce couvrait encore un peu la base du gland. David était rouge de honte. Sa figure était toute crispée. Il voulut se dégager mais abandonna son geste quand il vit que j'étais dans la même situation que lui et que je le regardais en souriant comme si je lui disais : «Hé! Bien, mon vieux, je pense qu'on se fait faire le grand service. Pourquoi ne pas en profiter?» Il laissa tomber sa tête sur le dossier du canapé et je vis qu'il avalait sa salive. Quand le jeune garçon, après avoir guidé la main de David vers son cul pour qu'il le lui caresse ou le pénètre, se pencha et engouffra la queue de David le plus loin qu'il put dans sa gorge, j'ai cru qu'il allait s'évanouir. Derrière nous, les clients s'étaient levés et s'approchaient pour voir le show. David avait complètement fermé les yeux. Je n'arrivais pas à savoir s'il avait poussé son doigt dans le cul du garçon car je n'étais pas en position de bien voir. Mais, tout en m'abandonnant aux plaisirs que me donnait mon «officier de service», je jetais constamment un ?il sur le spectacle que me donnait mon voisin. Le garçon se redressa et vint mettre sa queue contre la bouche de David. Cette fois là, il résista fermement et le garçon n'insista pas. Mais, sans qu'il s'y attende, le garçon descendit lentement et s'enfila sur la queue de David. Il émit un grognement de plaisir mais se redressa pour se dégager. Cependant, ce geste semblait davantage le fruit d'un raisonnement que d'un refus de plaisir. J'ai compris pourquoi plus tard et je jugeai son geste tout à fait conscient. Les risques de Sida étaient là et David n'avait pas perdu tout à fait sa prudence. Moi non plus d'ailleurs car je refusais toujours la pénétration sans condom. Le garçon, un peu déçu, retourna à sa fellation et s'acharna avec un tel zèle sur la queue de David qu'il ne fallut guère plus de deux ou trois minutes pour qu'il se redresse, s'étire les jambes, avance la poitrine, pousse la tête davantage vers l'arrière, émette un son rauque et profond et décharge son foutre dans la gueule du jeune ado ravi et transfiguré. Il prit ensuite la main de David et la plaça sur son pénis. David comprit ce que le garçon attendait et il ne se sentait pas capable de lui refuser un si petit service à côté de celui qu'il venait de lui rendre. Le garçon jouit après quelques coups seulement. J'avais joui presque en même temps que David. Le voir et l'entendre se soulager étaient plus que je ne pouvais en prendre. Surtout que mon «serviteur» n'était pas mal du tout et faisait très bien son boulot. Les garçons nous embrassèrent en glissant leur langue sur la nôtre et regagnèrent la coulisse pendant que les clients retournaient à leur fauteuil en applaudissant et en nous faisant des signes d'appréciation pour notre collaboration au succès de leur soirée. Quelques uns s'étaient masturbés en nous regardant car certains activaient leur main aux prises avec quelques papiers mouchoirs tout en regagnant leur siège. La musique revint. Le groupe de garçons remonta sur scène. David me regarda en souriant. «On y va» dis-je doucement comme on conclue une entente au bout d'un échange sans discussion. On se leva et on sortit. On reprit, en sens inverse, le dédale de ruelles jusqu'à l'avenue Suriwong, et de là, on rentra à l'hôtel. Au cours du trajet, il répétait souvent : «Wow! Tu m'en fais faire des choses!» ou encore « Jamais, j'aurais cru que des endroits pareils existaient!» ou encore « Si on m'avait dit, il y a seulement une semaine, que je me ferais sucer par un garçon dans un bar, j'aurais ri comme un malade»! Mais, tout en tenant ces propos et en manifestant son étonnement devant les «activités» de la soirée, il avançait vers mon hôtel et ne parlait pas de rentrer chez lui à Bang Lampoo. Il ne parlait pas davantage de sa visite au bar à filles. Il me suivit dans ma chambre comme si nous habitions ensemble. Il parlait presque sans arrêt, de tout et de rien et revenait sans cesse à ce qu'il venait de vivre par des exclamations riches de son étonnement et, je voulais bien le croire, de son plaisir. Parvenu à la chambre, j'ai commencé à me déshabiller pour la nuit, comme si cela était convenu qu'on dormait ensemble. Il déboutonna sa chemise et, tout à coup, il se rendit compte de la situation. Il s'arrêta brusquement et me dit : « Mais qu'est-ce que je fais là! Je m'invite à dormir sans te le demander. Puis-je? Car, vois-tu, à cette heure-ci de la nuit, il n'y a plus de bateaux-bus et un tuk-tuk jusqu'à Bang Lampoo, c'est assez cher. «Bien sûr!, lui répondis-je pour le mettre à l'aise, je ne t'en ai pas parlé parce qu'il me semblait que cela allait de soi.» Il me remercia en souriant. J'éteignis la lumière mais les néons publicitaires de la soï envoyaient des reflets lumineux de couleurs multiples partout au plafond et sur les murs. Il faisait assez sombre mais on voyait tout de même assez clairement. Il ne défit pas le deuxième lit de la chambre comme si cela allait aussi de soi qu'on dorme dans le même lit. Quand on se glissa sous les draps, je sentis son odeur chaude près de moi. La chaleur et les émotions l'avaient fait transpirer abondamment. C'était super bon de renifler le corps de ce bel homme à côté de moi. Je bandais. Et lui aussi sans doute car, au bout d'environ cinq minutes, il chuchota : «Dors-tu?» Devant ma réponse négative, il m'avoua qu'il avait la tête pleine des images de la soirée et qu'il appréhendait avoir de la difficulté à s'endormir. «C'est drôle, me dit-il, dans mes fantasmes les plus bizarres, j'ai toujours eu des images du Sud-est asiatique associées à des images de cul. Quand je voyais, encore ado, des reportages sur la guerre du Vietnam, je rêvais ensuite de mystérieuses rencontres dans des chambres chaudes et de partouzes au fond de ruelles étroites et quasi introuvables, comme ce soir, et j'imaginais parfois que je me faisais sucer et que j'enculais des garçons autant que des filles. Et tout ça se déroulait au son d'une musique lancinante comme la musique chinoise ou thaïlandaise sous des reflets de néons publicitaires s'infiltrant dans les chambres entre les tentures?.comme maintenant. Je me sens tout drôle, comme envahi par une sorte de nostalgie de mes rêves érotiques adolescents. J'ai envie de culs et de baises, mais, en même temps, j'ai le sentiment que rien ne presse, que ce qui est délicieux, c'est aussi de ressentir ce désir et de le laisser monter sans me presser pour l'assouvir, de nourrir ces images, de les envelopper et de tenter de les réaliser demain ou après-demain ou un autre jour en laissant monter la tension pour faire gonfler mon sexe en même temps que mon imagination. Mais, quand le moment viendra de satisfaire ce besoin et de relever cette tension, j'ai le sentiment qu'il faudra que ce soit dans un lieu feutré, pas trop chic, où l'on peut entendre les voisins jouir également et où je pourrai me laisser aller à mes fantaisies asiatiques d'ado sans gêne ni peur, comme hors du temps». Il s'arrêta de parler et ses beaux yeux marron clair fixèrent les miens. J'y voyais une étincelle de désir sous des cendres de réserve et de pudeur?.et tout ça rendait une étrange musique à la fois comme une plainte et comme une extase. Doucement, je lui dis : « Ce que tu ressens ici et maintenant, plusieurs étrangers l'ont vécu avant toi et moi de même?.et je le vis encore souvent. Cela s'appelle le Bangkok Blues! Je m'approchai de son cou et vins y déposer un baiser. J'ai caressé ses lèvres avec mes doigts. Il n'a pas bougé. J'ai mis mon nez sous son aisselle, j'ai pris une grande respiration et je me suis laissé couler dans le sommeil. Quand les premières lumières de l'aube nous découvrirent, notre chambre aurait pu être un tableau. J'étais couché la tête appuyée sur sa poitrine. Sa queue bandée pointait en direction de ma figure. Une assez forte odeur de sperme me fit ouvrir les yeux. Une longue coulée de sa liqueur traînait entre mon nez et le gland toujours gonflé de sa belle bite. Alexandre Suite à venir: Bangkok Blues 2 : Une rencontre à Thonburi