Date: Tue, 11 Feb 2014 19:46:20 +0000 (GMT) From: Adelard Dore Subject: Bons baisers d'Alabama 12 Bons baisers d'Alabama 12 Note: Ce serait gentil de penser à Nifty si vous désirez que cette expérience de lecture de nouvelles se poursuive encore longtemps. Une petite contribution serait très appréciée. «The Bate Tea Hour» Le lendemain matin, John devait aller au bureau. Il se leva assez tôt et il me réveilla avant de partir. Il devait s'assurer, me dit-il, qu'en prévision de notre sortie de l'après-midi, je ne succomberais pas à la tentation de me masturber. Il sortit d'un tiroir un curieux attirail de cuir et d'acier. C'était une ceinture de chasteté! Je n'en croyais pas mes yeux. Je pensais que ce genre de choses n'existait plus depuis la fin du Moyen-âge. Je me trompais grandement. Il m'installa l'espèce de culotte autour de la taille et enclencha un premier cadenas. Une sorte de cache-sexe de cuir bardé de métal, laissant cependant une ouverture pour uriner sur le devant, vint recouvrir presque complètement mon pénis et mes couilles. Il passa une sangle entre mes cuisses, assez serrée mais pouvant être légèrement écartée pour aller à la selle. Il la fixa à la ceinture avec un nouveau cadenas. Si je bandais, et durant l'installation cela se produisit, la pression était telle que l'inconfort réduisait l'érection en peu de temps. Il me donna un chaste baiser sur le front, m'indiqua où je trouverais tout ce qu'il me fallait pour déjeuner et partit au travail. J'enfilai un peignoir parce que la vue de mon corps dans cet attirail n'était pas sans m'exciter et cela me faisait mal. Il valait donc mieux suivre la règle. Il revint vers midi et je le suppliai de me soulager de cet appareil. Il obtempéra docilement car il pouvait maintenant reprendre directement le contrôle de mon orgasme. Il nous prépara un repas rapide mais frugal et succulent. Il m'invita ensuite à prendre avec moi, dans un sac qu'il me prêta, quelques effets personnels et le nécessaire pour deux ou trois jours. Au lieu de prendre sa voiture, il appela un taxi et nous fit conduire à une marina donnant sur la rivière Mobile. On monta dans une embarcation pneumatique motorisée qui vraisemblablement était la sienne et on remonta la rivière. Après avoir parcouru environ 5 miles, la rivière devenant de plus en plus étroite et se divisant en plusieurs ramifications (j'aurais été incapable de refaire le trajet tout seul), on pénétra dans une sorte de bayou où poussaient de hautes herbes sur chaque rive qui s'avançaient assez loin dans l'eau. Je me suis mis à craindre les alligators et ce n'était pas, paraît-il, une crainte sans fondement. John réduisit la puissance du moteur et l'embarcation s'approcha d'un débarcadère qui semblait assez important car une bonne dizaine de petits bateaux y étaient déjà accostés. On débarqua et John arrima le pneumatique au quai. On suivit alors un long sentier dans les hautes herbes qui remontait en pente douce. On déboucha finalement dans une clairière où trônait un édifice en longueur, avec plusieurs portes, semblable aux longues maisons d'esclaves que j'avais vues en Louisiane. Mais les maisons d'esclaves n'avaient qu'une seule porte. Sur un côté de la longue maison, des tentes étaient dressées, toutes individuelles et, au fond du terrain, il y avait quelques tout petits chalets de bois, plutôt des cabanes, qui ne devaient pas contenir plus qu'une chambre. On entra par la porte principale et John me fit entrer dans un petit bureau où siégeait vraisemblablement celui qui devait être le chef de ce camp. John me présenta donc Christophe (Chris) et effectivement confirma qu'il était le maître de l'endroit. C'était un homme grand et fort, au milieu de la quarantaine, beau et musclé, les cheveux poivre et sel, les yeux bleus et profonds. Il était vêtu d'une sorte de djellaba longue et blanche et portait des sandales. Il sentait un peu le patchouli. Par lui, j'appris donc enfin où j'étais. C'était un camp d'épanouissement sexuel personnel où la devise de l'organisme Celebrate the self, prenait tout son sens. Il y avait des sessions pour femmes et d'autres pour hommes. Les modules duraient une semaine. Mais on pouvait faire plusieurs sessions et, exceptionnellement, comme c'était mon cas, on acceptait quelques personnes recommandées pour deux ou trois jours. Chaque invité avait un casier (on m'en désignera un plus tard) et il était tenu de porter seulement une tunique blanche qui s'arrêtait à mi-cuisse et même au-dessus de la mi-cuisse. Comme je l'ai constaté dans le quart d'heure suivant, la queue des participants dépassait souvent le bord de la tunique. Le moindre début d'érection ne pouvait pas être caché non plus. Le pénis se glissait automatiquement sous la bordure de la tunique et se dressait devant le tissu blanc, ferme et immanquablement évident. On pouvait aller pieds nus mais on recommandait, pour l'hygiène, de porter des sandales (on en fournissait d'ailleurs aux imprévoyants). On prenait les repas collectivement mais chacun vaquait à ses propres activités durant la journée : bronzage, lecture, petits travaux d'entretiens, longues périodes de masturbation... Il y avait des groupes de discussions et des conférences données par des philosophes et des sexologues membres du groupe. Le programme était affiché près de l'entrée. Il y avait aussi des « services collectifs » c'est-à-dire des périodes de masturbation en groupe. La présence de tous les invités de la semaine à ces services était la seule obligation. Il n'y avait pas d'obligation à jouir mais chacun devait « pratiquer » à partager en présence des autres le plaisir qu'il apprenait à se donner à lui-même au camp par ses branlettes privées (sous sa tente ou dans les buissons) mais aussi grâce aux conférences, aux discussions et aux « pratiques collectives ». J'ai compris que John allait profiter de son séjour au camp avec moi, ou plutôt le camp allait profiter du séjour de John au camp avec moi, justement pour lui faire donner une conférence. Il y avait aussi, me prévint-on, des « services spéciaux » pour marquer l'introduction d'un nouvel invité. En entendant ces mots, mon cœur se mit à battre très fort et je suis certain d'avoir blêmi. On passa ensuite aux vestiaires. John et moi avons revêtu la fameuse tunique courte qui montrait carrément nos queues, et nos culs aussi sans doute, à ceux qui nous suivaient. Je n'étais pas sorti du vestiaire que déjà je bandais et je me demandais comment j'allais faire pour m'en sortir, voire si j'allais tout simplement sortir. Mais quand je vis John dans le même état que moi, je me suis senti moins seul. On nous attribua une petite cabane de bois parmi celles que j'avais remarquées en arrivant. Celles-ci pouvaient être louées à ceux qui n'avaient pas de tente ou qui, plutôt en couple, souhaitaient partager le même lit. La cabane n'avait qu'une seule pièce garnie d'un lit, d'une petite commode et d'un lavabo. Les toilettes et les douches étaient dans la partie la plus au nord de la longue maison alors que les vestiaires occupaient la partie la plus au sud. Au centre de l'édifice, après la réception et le bureau du chef, c'étaient les cuisines et la salle à manger commune qui servait aussi de salle de conférences. Je n'avais pas remarqué en arrivant qu'il y avait un autre pavillon derrière la longue maison. Il était rond, entouré d'arbres et discrètement situé au bout d'un joli chemin bordé de fleurs; c'était la salle des « services ». Vêtus de notre tunique `impudique', nous avons parcouru le domaine. Je suivais les explications de John. Il y avait partout des petits sentiers qui débouchaient sur de toutes petites clairières. Certains sentiers montaient en pente douce. Au sommet, il y avait une belle vue sur un grand parc nommé Chickasaw. Au cours de notre promenade, on croisa quelques gars allongés sur une serviette, prenant du soleil. Parfois, ils étaient en train de se masturber. Ils étaient parfois tout seuls, parfois deux ou trois et se branlaient apparemment sans gêne, la tunique enlevée ou relevée. Certains lisaient ou discutaient. L'âge variait entre 20 et 50 ans mais la plupart devaient avoir dans la trentaine. Plusieurs étaient très `hot'; ni John ni moi ne tentions plus de cacher notre érection. On s'arrêtait deux ou trois minutes pour se présenter à nos « commensaux » et on donnait parfois quelques coups de branlette à nos queues pour faire comme eux et les mettre à l'aise. Vers la fin de l'après-midi, on entendit une jolie musique partout dans le domaine. J'ai compris qu'elle provenait de haut-parleurs fixés à des arbres et disposés à des endroits stratégiques sur l'ensemble de cette immense propriété. C'était la musique qui conviait tous les invités à la « pratique collective » ou « spéciale ». J'allais bientôt savoir laquelle. Le pavillon des « pratiques » était très soigné. C'était une belle salle ronde avec des canapés confortables et profonds à deux ou trois places et des fauteuils individuels, également très invitants, disposés en rond suivant le tracé de la salle elle-même. Un frigo et une armoire munie d'un évier permettait de disposer des rafraîchissements au besoin. Des serviettes propres étaient empilées sur des étagères. Chacun allait directement en prendre une en entrant et la plaçait sur son siège. En s'assoyant, la tunique de chacun se relevait instantanément et on montrait tous notre sexe à tous puisqu'on était assis en rond. La plupart étaient déjà bandés sachant ce qui allait suivre sans doute. Chris vint nous souhaiter la bienvenue à ce qu'il appela : Afternoon tea circle jerk off (la branle collective du thé d'après-midi). Il en profita pour me présenter au groupe ainsi qu'un grand blond bouclé aux yeux verts, mi-trentaine, qui s'appelait William. Nous étions les deux nouveaux au Cercle. Chris nous invita à enlever nos tuniques et nos sandales pour être plus confortables. Chacun disposa ses effets derrière son siège. Puis, une musique douce emplit la pièce inondée de soleil parce que je m'aperçus enfin que le toit était en fait un dôme de verre. Chris demanda ensuite un volontaire pour être le lead (le guide) du jour. Un dénommé Jack se proposa comme volontaire. Je fus saisi de la ressemblance entre lui et un autre Jack connu, Jack Kérouac, grand écrivain américain des années '40 à '60, fondateur avec Burroughs et Alan Ginsberg de la Beat Generation. Kérouac était bisexuel. Des photos de lui nous permettent de constater qu'il était très beau et très sexé, du moins quand il était encore jeune. Notre Jack était musclé, mais sans exagération, noir, bouclé, les yeux verts, le sourire un peu triste d'un tombeur et une gueule générale à faire mourir une abbesse de regrets. Jack, la démarche un peu frondeuse, s'avança et s'installa tout nu et bandé sur une sorte de lit rond (2 mètres de diamètres environ) et bas (30 cm du sol) placé au milieu de notre cercle. Nous étions vingt exactement, excluant Chris qui se retira après les présentations et l'installation du cercle. Chacun se tue. Seule la musique brisait le silence de cette fin d'après-midi. Jack, assis sur le lit, commença alors à se caresser par tout le corps. Il changeait par moments de position de manière à ce que chacun, peu importe où il était assis, puisse avoir sa part du spectacle qu'il donnait. Il commença par se mouiller les doigts et se pincer les seins. Il caressait sa chevelure et se sentait les mains. Il prenait possession de son corps comme un chat détermine son territoire. Il joua quelque temps avec ses pieds et ses orteils. Il arrivait même à les sentir et à les lécher. À le voir ainsi se lover, nous étions tous bandés et tous nous nous branlions en fixant notre attention sur Jack, du moins au début, puis, peu à peu en laissant notre regard parcourir et découvrir l'assistance. Jack se mettait à genoux sur le lit, nous montrait son cul en écartant les fesses de ses deux mains, puis, il poussait sa queue bandée vers l'arrière et se branlait en nous offrant une vue imprenable à la fois de sa queue et de son cul. Il s'asseyait sur ses talons, se penchait vers l'avant et introduisait un doigt dans son cul qu'il s'amusait à tourner de tous côtés à l'intérieur en gémissant de plaisir. Mon voisin de droite sur le canapé trois places, un beau petit Noir mulâtre d'une vingtaine d'années à la queue large et bleue, se tordait d'excitation. Il relevait les pieds sur le canapé et essayait d'imiter les gestes de Jack. Son majeur disparaissait dans son cul comme celui de Jack. Il dégageait une forte odeur de mâle. La musique devint de plus en plus forte, plus rapide et plus rythmée. Un tambour marquait le `beat'. On eut dit du Raschid Taha. La vision de tous ces beaux hommes se masturbant et s'excitant à se regarder faire les uns les autres, jointe à cette musique de plus en plus soutenue et cadencée, tout cela donnait à cette cérémonie une indicible sensation érotique presque délirante. Nous devenions tous de plus en plus frénétiques. Les têtes basculaient à gauche et à droite et on sentait l'effort de chacun pour résister à l'urgence de jouir. Jack était emporté par la musique et par le show que nous lui donnions. Nous étions un environnement total de queues dressées, de pieds relevés, de culs offerts et parfois pénétrés d'un doigt ou deux se grattant les entrailles à la recherche de la glande du plaisir, Jack, dis-je, devenait de plus en plus exalté. On voyait battre son cœur par les petits coups visibles provoqués par le sang dans ses veines. Il lança ses jambes derrière son cou et prit une position comme pour se sucer lui-même. Il lui fallut quelques essais mais il réussit finalement à glisser son gland dans sa bouche. Quand on entendit, malgré la musique, les sons de succions de sa queue, des gémissements fusèrent de partout. Un grand gars roux avec une petite barbichette et des lunettes, mince aux cheveux longs, à la queue très longue se laissa glisser sur son fauteuil attrapa ses jambes derrière ses genoux et se pencha pour imiter Jack. La longueur de sa bite lui permit de réussir immédiatement à la fourrer dans sa bouche. Il se suçait avec passion et avec plus de facilité que Jack. Je croyais rêver. Il m'était arrivé en me masturbant avec Steve autrefois (voir la nouvelle : Joyeux vendredis) d'atteindre ce degré d'excitation après avoir fumé de l'herbe, mais jamais, sans fumée, je n'avais éprouvé une telle tension sexuelle. Le voisin du roux à barbichette sur le canapé était un grand Noir foncé, costaux, qui lui aussi avait une petite barbe et une légère moustache; il aidait le roux en poussant sur son dos pour faciliter son auto-fellation. Sur ma gauche, un grand châtain au nez long, au front un peu dégarni, aux yeux bleus pointus sans cil (ce qui lui donnait un regard intense capable de lire dans votre âme) se masturbait du bout des doigts, avec un pouce et deux doigts en tenant seulement le haut de son pénis près du frein. Il avait dû faire comme ça depuis son enfance car il avait réussi à donner à son pénis un volume extraordinaire. Son machin était une merveille et la courbure légèrement inclinée vers le ventre donnait l'impression qu'il allait exploser à tout moment. À lui seul, il était déjà un spectacle; alors avec tous les autres qui se branlaient, chacun à sa manière, ce n'était plus un spectacle mais une orgie baroque ultra cochonne. Les rayons du soleil de fin d'après-midi passant par le dôme éclairaient directement le cul de l'un et la queue de l'autre. La lumière donnait du corps et de la réalité à ce qui aurait pu autrement avoir l'allure d'une vision. Et tout ça sentait bon le mâle à plein nez! Une odeur de queues, de pieds, de sueur mâle et de cul embaumait la pièce et augmentait sa teneur en phéromones. L'excitation était aussi proportionnelle à l'augmentation de cette odeur. Le grand roux qui se suçait plongeait par moment son doigt dans son cul après l'avoir bien humecté dans sa bouche. Le plus extraordinaire, c'est qu'il oubliait qu'il n'était pas seul et répétait ce geste à plusieurs reprises. Il se trouvait donc à lécher son cul sur ses doigts!!!! Wow! Quel spectacle! Jack se trouvait dans une sorte de compétition avec lui. Il fit la même chose et plusieurs `invités' les imitèrent. John m'observait durant toute la `pratique' et je l'observais m'observer. Nos regards se croisaient parfois et on échangeait un sourire complice. À chaque fois, il pointait sa queue dans ma direction et m'indiquait qu'il se masturbait pour mon plaisir tout autant que pour le sien propre. Le grand Noir à la peau foncé se leva et s'approcha de Jack en se plaçant à côté de son lit rond. Il augmenta la vitesse de la branle, pointa sa grosse queue noire au bout rose en direction de la figure de Jack et, dans une longue plainte, lui lança quelques bonnes giclées de foutre à la figure et sur la poitrine. Peu à peu, plusieurs invités firent de même. Ils s'approchèrent de Jack et vinrent se vider les couilles sur lui. J'ai regardé John qui me signifia plutôt d'attendre. Lui-même resta assis. Quand Jack s'aperçut que les autres ne se levaient plus, il jugea qu'ils ne voulaient peut-être pas éjaculer tout de suite. Il décida alors de terminer sa branlette. Il se coucha sur le lit pour que tous le voient bien et accéléra les mouvements. La figure, la poitrine et le ventre couverts de sperme, il lâcha un grand cri et ajouta sa semence à celles des autres. À l'odeur de mâle, de pieds et de cul s'ajoutait alors depuis quelques minutes une incroyable odeur de sperme. Après l'éjaculation de Jack, la plupart cessèrent de se masturber. Quelques uns remirent leur tunique et quittèrent. D'autres, dont John et moi, avons attendu que Jack quitte à son tour. En suivant les derniers participants, nous nous sommes dirigés vers la sortie. Je ne débandais pas mais je me foutais maintenant pas mal que ma queue dépassât de ma tunique. J'avais vécu un moment unique. J'ai demandé alors à John pourquoi il semblait m'avoir indiqué de m'abstenir de jouir. Jamais je n'avais vécu un moment pareil et la culotte de chasteté de l'avant-midi avait été suffisamment pénible à porter. Il me semblait que j'avais mérité de jouir. Il a souri comme toujours et il a terminé l'échange en me disant que la rencontre de la soirée était généralement consacrée aux services `spéciaux' durant lesquels on introduisait les nouveaux membres. Je le remercierais alors de m'avoir conseillé de m'abstenir; ma jouissance n'en serait que meilleure. Et nous nous dirigeâmes vers la longue maison pour le repas du soir. À suivre...Épisode 13 : Un service vraiment spécial Alexandre