Chapitre 10


Dans les ténèbres


C'était l'heure la plus noire de la nuit. Nardouk, argumentant jusqu'à friser la rébellion, avait bien essayé de convaincre le Premier sire de rester dans la Tour, mais celui-ci n'était pas un gamin qu'on envoie se coucher. Il accompagnait l'expédition de secours. Il avait aussi insisté pour voir, avant de partir, le courageux messager qui leur avait porté la nouvelle au péril de sa vie. Il comptait le remercier en personne, mais lorsqu'il arriva dans la petite pièce, Ambar dormait à poings fermés sous la garde vigilante d'Askil qui ne le quittait pas de l'œil.

Alors, le Premier Sire et Nardouk s'étaient mis en route avec seulement trois compagnons. Ceux-ci ne payaient pas de mine : une femme aux cheveux gris dont la jeunesse n'était plus qu'un lointain souvenir, un homme de taille moyenne, plutôt fluet, au visage sombre, dont la tête rasée s'ornait d'une natte tressée qui pendait sur son épaule droite, et une créature qui ressemblait à un chien bleu.

La femme était une Sentinelle, elle pouvait repérer certains dangers peu évidents pour le commun des mortels et, ce qui était la raison de sa présence dans cette expédition, elle était capable de sentir la présence d'un ghorr bien avant que celui-ci ne soit à même de la voir ou de l'entendre.

L'homme était un Guerrier Silencieux. Les membres de son ordre choisissaient librement qui ils voulaient servir, le plus souvent en tant que gardes du corps, mais aussi, parfois, en tant que précepteurs des enfants d'une Noble Famille. Ils étaient aussi parmi les très rares êtres, humain ou non, capables de tenir tête un moment face à un ghorr.

Quant à l'espèce de chien bleu, ce n'était ni un chien, ni même à proprement parler un animal. L'une des créatures les plus intelligentes et sensibles de l'univers, c'était un Passeur et il était capable, non seulement d'utiliser les klirks qui permettaient de voyager et d'emmener avec lui des passagers, mais il pouvait aussi, au besoin, voyager sans l'aide de ceux-ci.

Markya la Sentinelle, Darko le Guerrier et Aïn le Passeur valaient à eux trois plus que n'importe quelle troupe que le Premier sire aurait pu réunir pour cette expédition.

Ils avaient quitté la Tour des Bakhtars grâce à l'un des klirks secrets dissimulés à l'intérieur de la demeure du Premier Sire. Aïn les avait ainsi emmenés jusqu'au jardin d'une demeure proche de la maison du Marchand Batürlik.

Tout usage d'un klirk dérange la structure même de l'univers, un peu de la même façon qu'une barque qui se déplace provoque des rides à la surface d'un lac et les ghorrs sont capables de détecter ces perturbations. C'est pourquoi Aïn avait fait de son mieux pour réduire à presque rien la trace de leur passage. Et Aïn n'était pas le premier venu, c'était un Maître parmi les Maîtres. Le seul qui ait jamais été capable de rivaliser avec lui était Yol l'Intrépide, mais Yol avait disparu depuis longtemps, lors de la Grande Quête. Cependant, si discret qu'il se soit montré, Aïn n'avait pu empêcher l'univers de vibrer, juste un peu. Un tout petit peu. Et il savait qu'il n'en fallait pas plus pour alerter les ghorrs qui devaient être, en ce moment même, en train de chercher frénétiquement la Noble Fille et ses compagnons.

Ils apparurent au cœur d'un petit bosquet d'arbres ornementaux. Aussitôt, Darko se glissa au dehors afin de reconnaître les environs au cas où l'ennemi aurait été renseigné sur ce lieu secret. Markya ferma les yeux et se mit en quête des signes subtils indiquant la présence de ghorrs. Il ne lui fallut que quelques secondes pour avoir une idée de la situation :

“ Il y a dix-huit ghorrs, déclara-t-elle d'une voix de jeune fille dont la fraîcheur faisait un contraste saisissant avec sa figure sévère et ridée. Je n'en ai jamais vu autant à la fois. Il y a aussi d'autres choses, mais elles sont dissimulées par quelqu'un de très fort. Un Maître Sorcier associé à un Dre tchenn, probablement. Je ne sais pas ce qu'ils veulent à la Noble Fille, mais ils sont bien décidés à utiliser les grands moyens.

Le Premier Sire ne dit rien. Il n'avait pas l'intention de laisser paraître dans le tremblement de sa voix l'angoisse qui venait de l'assaillir. Ce fut Nardouk qui parla :

“ Markya, pouvez-vous situer les ghorrs ?

“ Pas avec précision. Je vous l'ai dit, quelqu'un essaie de les cacher. Mais je pense que le plus proche n'est pas à plus de quelques pâtés de maisons d'ici.

À ce moment, Darko revint :

“ La voie est libre. Il n'y a personne dans le jardin et la rue est déserte.

Personne ne l'avait entendu se déplacer. Il était arrivé comme un fantôme. Sans plus s'attarder, ils se mirent en route. La porte du jardin donnait directement sur la rue et ils s'élancèrent, ombres parmi les ombres, en direction du fleuve. Dalko courait en éclaireur, s'approchant prudemment de chaque carrefour ou recoin suspect, tous ses sens en éveil.

Bientôt, ils arrivèrent sur le Quai aux Fruits. Celui-ci paraissait absolument désert, pour autant qu'on pouvait distinguer quelque chose dans l'obscurité quasi-totale, mais Markya les avertit :

“ Il faut faire très attention, je ne peux pas sentir clairement. Il y a des ghorrs dans toutes les directions, mais je ne sais pas à quelle distance.

Le Premier Sire réfléchit un instant et déclara :

“ Je pense qu'on essaiera plutôt de nous attaquer au retour, quand nous aurons les enfants avec nous. Tant qu'ils ne bougent pas, nous sommes les seuls à pouvoir les trouver.

“ Je vais vérifier s'ils sont bien là, dit Dalko.

Mais Nardouk le retint.

“ Ils ne vous connaissent pas. Ils risqueraient de s'effrayer. Mieux vaut que j'y aille.

“ Oui, mais je vous accompagne.

Les deux hommes s'en furent vers l'aire de stockage signalée par Ambar. Les ballots s'entassaient en longues rangées. Ils contenaient des matières brutes : textiles, nourritures séchées, épices, céréales, dont les odeurs se mêlaient en se combattant et formaient, pour un nez un tant soit peu sensible, l'équivalent d'un vacarme discordant pour l'oreille affinée d'un musicien.

Ambar s'était efforcé de situer de son mieux la cachette de ses amis, mais comment le faire avec précision là où les seuls points de repère sont de gros colis qui se ressemblent tous ? Cependant Darko, le Guerrier Silencieux, avait derrière lui des années d'un entraînement rigoureux qui avaient transformé ses sens en un redoutable instrument d'observation. Ainsi, même dans cette obscurité presque complète, il finit par découvrir les traces de pieds nus d'un enfant dans la crasse du quai. Ambar avait couru ici et il suffisait de remonter sa piste. Pour être bien certain de son fait, Darko se coucha dur le sol et flaira l'une des empreintes imperceptibles, découvrant parmi les mille remugles du quai l'odeur caractéristique de l'enfant qu'il n'avait pourtant approché qu'un bref instant, juste avant le départ, alors que celui-ci dormait sous la garde d'Askil. Se redressant, il partit au petit trot, suivi de Nardouk qui faisait de son mieux pour être le moins bruyant possible derrière un Darko plus silencieux qu'un courant d'air.


Soudain, le guerrier se figea :

“ Ils sont là, souffla-t-il en indiquant un recoin un peu plus obscur encore entre deux piles de paquets.

Nardouk parcourut la cinquantaine de pas jusqu'au refuge des enfants. Alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres, il toussa deux fois et attendit.

“ Sire Nardouk ?

C'était la voix d'Izkya, où transparaissaient la fatigue et la crainte mêlées.

“ Oui, Noble Fille. C'est moi. Le Premier Sire n'est pas loin. Nous venons vous chercher.

Comme il s'approchait, il distingua la tache plus claire du visage de la jeune fille puis, après un bruissement confus de tissus, le torse nu d'un garçon qui se dressait et s'efforçait de prendre l'air vaillant.

“ Noble Sire, qu'est-il arrivé à Ambar ? Pourquoi n'est-il pas ici ?

“ Votre Bienvenu dort en ce moment même dans dans la Maison Première. Je lui ai interdit de se joindre à nous.

En gémissant entre ses dents, Julien apparut à son tour.

“ Noble Sire, faites attention, il y a des ghorrs chez Batürlik le Marchand et peut-être encore d'autres qui nous cherchent souffla-t-il alors que Nardouk l'aidait à se mettre debout.

“ Je sais. C'est pourquoi il faut faire vite. Je vais te porter.

“ Mais je peux...

“ Tais-toi et laisse-moi faire. Nous n'avons pas de temps à perdre en discussions.

Tout en disant cela, il avait chargé Julien comme un paquet en travers de ses épaules, lui arrachant au passage un gémissement vite réprimé. Il ajouta :

“ Je sais que je te fais mal. Pardonne-moi et essaie de ne pas crier.

Puis il démarra au petit trot, suivi par Izkya et Niil. Darko se joignit à eux, courant en éclaireur, sans un bruit.

Le Premier Sire ne perdit pas de temps en embrassades. Sa fille n'était pas encore hors de danger. Tout le monde se mit à courir le plus vite possible derrière Aïn, vers un autre klirk si secret que son emplacement n'était connu que de lui seul. Il n'était pas question d'utiliser de nouveau une porte qui, pour les ghorrs, devait être pareille à une cloche d'alarme sonnant à toute volée.

Malgré les efforts de Nardouk pour courir souplement,, chaque foulée se répercutait dans les côtes meurtries de Julien qui avait l'impression qu'on essayait de les scier avec un couteau rouillé. Le pauvre serrait les dents, transpirait à grosses gouttes, et priait de tout son cœur pour qu'il lui soit accordé de s'évanouir bientôt. Soudain Markya, la Sentinelle, se figea. Elle se concentra quelques instants puis chuchota :

“ Deux ghorrs, devant nous, à deux cents pas.

Aussitôt, Aïn les entraîna en arrière, puis dans une rue transversale. Personne n'émit d'objection. Affronter un ghorr était, au mieux, terriblement risqué. S'attaquer à deux de ces monstres eût été suicidaire. De temps en temps, Markya faisait stopper la troupe pour vérifier qu'on ne se dirigeait pas vers une nouvelle embuscade, mais il semblait qu'ils passaient à travers les mailles du filet.

Ils couraient depuis dix minutes lorsqu'un bruit d'ailes se fit entendre, accompagné d'un pépiement suraigu. Sans cesser de courir, Darko annonça :

“ Nous sommes repérés. Ils ont lâché des nigrevoles un peu partout. Celui-là est parti avertir son maître.

Ils continuèrent de courir. Il n'y avait rien d'autre à faire. Après quelques interminables minutes, ils parvinrent à un parc où ils se précipitèrent, à travers un labyrinthe d'allées, jusqu'à un groupe de buissons ornementaux dont les fleurs pâles de détachaient dans la nuit. Comme Aïn s'apprêtait à y pénétrer, un feulement se fit entendre derrière le groupe en même temps que l'air s'emplissait de la puanteur caractéristique du ghorr.

Markya réalisa avec un sentiment de désespoir absolu qu'elle avait été entièrement bernée. Celui qui était derrière tout cela lui avait fait croire qu'il ne pouvait dissimuler les ghorrs qu'imparfaitement, la laissant se bercer d'une confiance illusoire. Et maintenant, ils tombaient sous les griffes d'un ennemi si bien caché qu'elle ne l'avait ni vu, ni senti avant cet instant.

Darko, lui, ne perdit pas un instant à s'étonner. En une fraction de seconde, il se retourna et bondit pour s'interposer entre l'ennemi et le groupe. Dans sa main gauche, une lame nue luisait sous les étoiles. Les doigts de sa main droite, largement écartés, semblaient une serre prête à déchirer l'adversaire. En cet instant, il était au-delà de la peur de mourir comme du désir de vaincre. Il s'apprêtait à danser une fois encore ce terrible pas de deux du combat à outrance, et l'adversaire à vaincre n'était plus qu'un prétexte à s'approcher d'une impossible perfection.

Et l'enfer se déchaîna.

Décrire un ghorr n'est pas chose facile, car c'est une créature bâtarde, fruit des expériences blasphématoires de sorciers avides de pouvoir et de savants dépourvus de conscience. Jamais la nature n'aurait pu, laissée à elle-même, engendrer une telle chimère. Le ghorr tient de l'araignée un corps blindé de chitine et quatre paires de pattes articulées, armées de griffes redoutables. Mais ses crocs, capables de trancher d'un seul coup la tête d'un homme, appartiennent au plus redoutable des félins : le laktir de Tandil. Le venin qui perle dans les barbelures de son ventre foudroie l'adversaire assez malheureux pour s'approcher suffisamment. Ses sens aiguisés rivalisent avec ceux de n'importe quel prédateur et ne sont surpassés que par ceux des Guerriers Silencieux et, dans des domaines plus subtils, par l'intuition des Sentinelles et la clairvoyance des Passeurs. Le ghorr est une effroyable machine à tuer, qui serait parfaite si ses créateurs n'avaient dû, pour se protéger eux-mêmes, limiter son intelligence afin de la réduire à un instinct d'obéissance aveugle et de méchanceté sans frein. Le ghorr hait sans aucune nuance tout ce que son maître ne lui a pas expressément ordonné d'épargner ou de respecter. C'est ce qui en fait une arme à la fois épouvantablement efficace, mais aussi très difficile à manier. C'est aussi pour cette raison que quiconque fait appel aux services d'un ghorr s'exclut de la communauté des créatures sensées et doit, selon la Loi, être pourchassé et détruit.

C'est cette abomination de la taille d'un bœuf qui se précipita vers Darko de toute la vitesse de ses huit pattes. Celui-ci ne bougea qu'au tout dernier instant. Plus vite que l'œil n'aurait été capable de le voir s'il avait fait grand jour, il fit deux pas de coté et abattit sa lame, tranchant les deux derniers segments d'une des pattes du monstre. Le coup en soi n'avait rien de bien grave pour un ghorr, mais il remplit parfaitement son but : détourner sa fureur du reste du groupe et l'obliger à se concentrer sur l'être ridicule qui osait lui tenir tête.

Le Premier Sire en profita pour saisir sa fille et la pousser vers Aïn.

“ Passeur, emmène-la, je t'en prie.

Izkya mit quelques secondes à réaliser. Elle entendait derrière elle les feulements du ghorr engagé avec Darko dans une danse mortelle. Lorsqu'elle comprit ce que son père avait en tête, elle recula, s'éloignant brusquement du Passeur qui s'approchait.

“ Non ! Je ne veux pas !

Le Premier Sire la saisit aux épaules :

“ Izkya, il n'y a pas d'autre issue. Va rejoindre ta mère et attends-moi.

“ Père, je ne partirai pas sans vous. Le Passeur ne peut pas m'emmener si je ne veux pas !

C'était vrai. Un Passeur ne pouvait emmener de force qu'un condamné à l'exil. Il était lié par un serment si sacré que tenter de le briser aurait entraîné des conséquences auprès desquelles la mort n'était rien.

“ Izkya, je veux que tu partes. C'est la dernière chose que je te demanderai jamais. Pars tout de suite. Dans un instant, il sera trop tard.

La voix du Premier sire, le personnage le plus puissant du Monde de Nüngen, s'était brisée sur les derniers mots.

Izkya hocha la tête et se tourna vers le Passeur. Comme tout le monde, elle reconnaissait le gros chien bleu pour ce qu'il était, mais comme tout le monde également, elle serait incapable de se souvenir de son apparence dès qu'il ne serait plus là. Elle s'approcha d'Aïn, qui se tenait maintenant tout près de ce Julien auquel, décidément, son voyage à Aleth n'aurait pas porté chance. En toute justice, c'est lui que le Passeur aurait dû ramener chez lui. Nardouk venait de le poser à terre afin de pouvoir, lui aussi, se jeter dans la bataille sans espoir qui venait de s'engager.

Soudain, le petit groupe fut bousculé. Darko venait pour la première fois d'être atteint par son adversaire. Le coup l'avait projeté sur Nardouk, envoyant celui-ci contre un Julien que ses jambes portaient à peine et qui, pour éviter de tomber, s'agrippa à la première chose rencontrée sous sa main: la fourrure du Passeur. Lorsque ses doigts entrèrent en contact avec le poil soyeux, il eut comme un éblouissement et, alors que sa main se refermait d'instinct, il entendit une voix dans sa tête :

“ Tiens-toi bien, mon garçon, n'aies pas peur de serrer ! Suivi aussitôt d'une exclamation : Par toutes les Puissances du R'hinz ! Qui est-tu ?

Julien, trop épuisé et confus pour s'étonner encore, réalisa que c'était le Passeur qui s'adressait à lui. Il se cramponna de plus belle et pensa comme il aurait crié :

“ Je m'appelle Julien, je viens d'un autre monde !

“ Tu portes la marque de Yol. C'est lui qui a fait de toi un Passeur ?

“ Je ne suis pas un Passeur. Je ne connais pas Yol.

Ce dialogue se déroulait infiniment plus vite que s'il avait fallu articuler des paroles. Questions et réponses s'entrecroisaient instantanément.

“ Peu importe ce que tu crois être. Tu as reçu le Don. Tu es un Passeur, un grand Passeur.

“ Mais...

“ Il n'y a pas le temps pour les questions et les doutes. J'ai besoin de ta permission pour utiliser ton Don et ton esprit.

Durant les quelques secondes de cet échange, le Sire Nardouk s'était jeté dans la bataille et avait abattu sa lame à trois reprises avant d'avoir la poitrine lacérée par les griffes du ghorr malgré le tissu des tuniques, semblable à celui, quasi-indestructible, d'un hatik. Mais son courage avait donné le temps à Darko de revenir à la charge et celui-ci s'affairait de nouveau à contenir le monstre. Amputé de plusieurs de ses pattes, le ghorr n'avait pourtant pas perdu grand chose ni de sa rapidité, ni de son agressivité. De plus, quelques uns de ses congénères se précipitaient sans doute déjà pour participer à la curée.

Le Premier Sire Aldegard, ayant confié sa fille au Passeur, tira lui aussi sa lame de combat et s'apprêta à mourir. À sa gauche, Markya, la Sentinelle, eut une pensée pour ses Maîtresses et ses Ancêtres, se félicita une dernière fois de n'avoir jamais songé à fonder un foyer et tira, elle aussi, la courte épée héritée de sa mère.

Niil était frustré comme jamais. Il était bien décidé à se battre, et il avait reçu l'entraînement nécessaire, mais il n'avait pas d'arme. Ses mains nues ne lui serait pas d'un grand secours contre un ghorr. Il avait entendu le Premier Sire demander au Passeur d'emmener Izkya. C'était bien. Au moins, tout ce courage ne serait pas dépensé uniquement pour la gloire. Restait Julien, déjà bien mal en point. Niil décida qu'il essaierait de l'aider tant bien que mal, ne serait-ce qu'en lui tenant la main jusqu'à la fin, s'il ne pouvait rien faire de plus.


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